Le mouroir de Dolly.

août 2012

Poupée désarticulée.

dimanche 12 août 2012 à 20h01
Si Dolly ris, Dolly pleure. Quand Dolly joue, Dolly perd. Et lorsque Dolly ment, Dolly meurt. “ Tout semble s'arrêter. Ma douleur se fixe le temps du déclencheur. Ce n'est bientôt plus qu'un cri, figé dans l'espace de ma mémoire. Une mémoire désordonnée. Déstructurée. Mais prête à surgir du fond de mes entrailles, prête à piller et détruire mes garde-fous. Déchaînée. Incontrôlable. Folle. Sa rage éparpille mes souvenirs, fissure mon faux sourire. ” V.I.T.R.I.O.L Dolly est un mirage. Un mirage humain. Déjà morte et pourtant pleine de vie. Dolly fut une enfant

Janvier enneigé.

dimanche 12 août 2012 à 20h26
Ceux qui abandonnent ne sont pas faibles. Ils sont lâches. J'avais peur. Ils m'avaient dépossédé de tout ce qui me restait. Mes modestes biens, mes sentiments, ma dignité. Mon innocence. Et pourtant je continuais à me battre, à avancer envers et contre tout. Je crois que c'est ça mon problème, je suis malade de vivre. J'ai besoin de rire, de sourire. Peut-être pour oublier. Oublier que je ne suis rien, rien qu'une poussière minuscule dans l'infinité d'un tout qui me dépasse. Peut-être un jour trouverai-je la force d'oublier. Alors les questions qui me tourmentent ne seront

Folie de mai.

dimanche 12 août 2012 à 20h30
Tomber dans un lit de plumes et en ressortir grandi. Pleurez, pleurez âmes folles ! Délivrances de nos péchés, délectations de nos folies. Il avait ce quelque chose dans le regard, à la fois merveilleux et tragique. Cette chose qui montre qu'aucune souffrance n'est insurmontable. Oui c'est vrai, je ris tout le temps, ça vaut mieux que pleurer non ? En vertu du chaos, je serais le pourfendeur de vos âmes. Ne te retourne pas car la véritable liberté c'est connaître le prix de la solitude. Tu dis m'aimer, alors prouves-le. Qui se ressemble, s'assemble. Les opposés s'attirent. Quel

Décembre en juin.

dimanche 12 août 2012 à 20h33
Dans les rêves de l'enfant, il y a un homme. Nu, contusionné, transi de froid et de souffrance. Il est à genoux, tête baissée, lèvres bleues. Sa main droite serre la robe rouge de l'enfant alors que l'autre pend mollement sur le sol. Son regard fixe est un mélange d'effroi, d'agonie et de vide. Les larmes coulent lentement sur ses joues creuses avant de s'écraser dans la neige blanche. Dans les rêves de l'enfant, il y a un homme. Il sait pertinemment qu'il va mourir. Il relève la tête. Il tremble. Il implore. - Pardon, pardon ! Mais en vain. Il voit bien qu'il est trop tard. Le

Enfermé.

dimanche 12 août 2012 à 20h38
Le soleil se couche et par delà la fenêtre, J'observe silencieusement le crépuscule tomber. Demain à l'aube y serai-je encore ? Peut-être ! Je ne me lasse jamais de vous observer. Pendant que les rayons dorés se meurent dans l'ombre naissante, Les réverbères s'éclairent dans la rue. Et les heures passent, il est vingt heures trente, Quand reviendras-tu ? Le sommeil se fait attendre, ma vue est altérée. Qui sont tous ces gens aux mines atterrées ? Je me demande pourquoi c'est toujours la nuit, Que ces malheureux viennent chercher un sursis. Mon front aux vitres est appuyé et

Poème d'enfant.

dimanche 12 août 2012 à 20h42
Bonjour, maman. Je cherche mon âme. Je crois qu'elle s'est envolée. Oui, elle s'est sûrement envolée. Et je sais bien que je ne pourrai la rattraper. Mes jambes sont trop courtes, je suis une enfant. Rien qu'une enfant. Lorsque je rêve la nuit, je suis dans un château. Grand, étincelant de lumière, je trône dans mes beaux apparats. Ma chambre est grande, le soleil est haut dans le ciel. Il doit être midi, l'heure où les oiseaux chantent. Et où le ciel est bleu. Bonsoir, maman. Je cherche mon âme. Je crois qu'on me l'a volée. Oui, on me l'a sûrement volée. Et je sais bien que

On ne dit jamais : Fontaine je ne m'abreuverai pas de tes maux.

dimanche 12 août 2012 à 20h44
Je me souviens de ces nuits, criantes d'un désespoir certain. La porte définitivement close, les ombres et le silence. Tu me disais avec une répugnante délectation que tôt ou tard tout ce que je touchais finirait par mourir. Je comptais les heures qui me séparaient de toi, tu avais toujours réponse à tout. C'était idiot pourtant, tout finit toujours par mourir. Mais m'assimiler à cette perdition n'était-ce pas d'une impitoyable cruauté ? Il y a ces moments où vous ne vous supportez plus. Ou en fait, vous ne supportez plus rien. Votre image vous exaspère. Vous passez des heures

Réflexion.

dimanche 12 août 2012 à 20h51
Les pauvres, pauvres, pauvres hommes… Ils passent leur vie à courir, encore et encore… Ils courent vers leur destin tragique, vers leur perte, pour l’étreindre pleinement et disparaître avec elle. Ô hommes inconscients et orgueilleux ! Puissiez-vous réaliser que vos vanités ne mènent qu’à votre déchéance ! Vous naissez libres et mourrez enchaînés. Vous ne vous voyez que dans l’avenir et en oubliez de vivre. Tristes hommes ! Autrefois rêveurs vous voilà fougueux ! Vous plongez tête baissée dans l’océan tumultueux du destin en vous pensant victorieux et vous n’en

Mémoires de Dolly - extrait numéro un.

lundi 13 août 2012 à 23h49
“« dis-la-moi, Électre ! Dis-la-moi ! » « Te dire quoi ? » « Ta haine. La raison de ta haine. Tu la connais maintenant. » ” Elle était là, Dolly. Son dos nu collée contre la porte glacée. Elle pleurait. Perdue dans la pénombre d'une chambre morte. Qui était-elle réellement ? Quel était son véritable combat ? Toute sa vie lui semblait n'être qu'une illusion sordide. - Je voulais crier ma colère et mon dégoût. Tout ce mépris de moi-même finissait pas me consumer.