Le mouroir de Dolly.

Ci-gît l’innocence.

Intermède - Acte II, scène 1

jeudi 30 avril 2020 à 22h28
L'autre soir, cherchant avidement à raviver la flamme perdue de l'inspiration, je me replongeais avec délectation dans la lecture de L. C'est du moins ce que j'avais escompté, avant de me trouver mortifiée par une réalité froide et glaçante. Comment un ouvrage qui avait été une si grande révélation, une passion aussi dévorante, avait pu devenir un objet d'une telle atrocité ? Insupportable, cette magie qui cessait d'opérer, se refusait à elle-même. La poésie d'antan devenue vulgarité. La subtilité rendue au paroxysme de la perversion. J'étais stupéfaite.

Shame.

mardi 15 mai 2018 à 13h33
Le silence régnait en maître sur ma vie. Le matin en me levant, il se faisait timide face à mes sens en éveil. Mais lentement, insidieusement, il s'insinuait partout jusqu'à déborder. Mon coeur bat douloureusement dans ma poitrine et ma main est crispée autour du stylo qu'elle emploie. Se remettre à écrire après tant d'années est la preuve accablante de mon échec. Ceux qui s'en réjouiront n'auront pas compris que chaque mot se paye par la douleur et la souffrance. J'ai beau me battre contre mes démons, c'est moi-même qu'il me faut affronter à chaque fois. Et c'est

L'amour dure trois ans.

jeudi 20 octobre 2016 à 14h06
Plus rien n'a de sens et le soleil a perdu toute emprise sur moi. Seule, toujours, je demeure. Je suis étrangère aux bruits extérieurs qui ne savent plus me blesser. Mon propre écho est le plus douloureux, le plus sensible. Je marche quelques instants quand subitement l'étau se referme sur ma gorge. Je suffoque, j'étouffe dans mon propre corps. Je suis mon propre ennemi, je voudrais sortir de cette chair qui me blesse, de toutes ces émotions négatives qui me tiraillent. Je me sens si seule. Je n'ai plus goût à rien, et vivre m'apparaît soudain comme un concept dénué de sens et de

True love's kiss

samedi 14 mai 2016 à 22h24
Perdue. Nuage flottant dans l'horizon lointain à la recherche d'un lendemain. Je ne sais plus qui je suis ni où je vais. J'ai froid constamment, le soleil me fait frissonner lorsque ses rayons transpercent ma peau sans la toucher. Parfois, je pose ma main sur ma poitrine pour vérifier que mon coeur bat encore. Alors pourquoi, pourquoi ai-je cette impression d'être morte à l'intérieur ? Depuis des mois je respire sans vivre. Chaque pas me semble une épreuve, chaque lendemain un défi. Je pleure en silence au creux de mon âme, ma dernière amie. Ma meilleure ennemie. Où sont passés

Comtesse d'une ville nouvelle

jeudi 22 octobre 2015 à 19h22
Un soupir plus qu’un rire et davantage je plonge dans cet univers qui est le mien. Si l’enfer est réellement une impasse aux portes closes que l’on m’y emporte pour toujours et que je n’en revienne jamais. Triste goût pour l’obscur qui n’est pas réellement malheureux. Peut-être m’était-il trop dur d’apprendre à vivre ou ne savais-je pas assez combien il était dur de sombrer. Vous a-t-on déjà offert ce cœur immaculé trop pur pour vos mains noires ? Des miennes coulaient les plaies béantes et affreuses d’un monde en perdition et quelle merveille cela pouvait

Conte de l'oubli

lundi 21 septembre 2015 à 22h27
Une minute de silence qui se transforme en jours, en semaines, en mois. Mon sourire est fendu et laisse apparaître la plaie qui parcoure mon être. Tristesse. On croît parfois oublier et tout finit par ressurgir. On pense parfois se souvenir pour toujours et le temps estompe les gestes et les mots. La vie est un entre - deux perdu à mi-chemin entre déni de soi et désir du néant. Un vide béant dans l'âme permet de s'ôter toute sensation ou sentiment. Il était une fois une enfant muette au milieu du chaos de sa jeunesse bafouée. Mutilée de l'intérieur, le sang s'échappe par

Je t’enlacerai, tu t'en lasseras.

lundi 6 juillet 2015 à 22h56
Le silence de la non-présence règne sur cette pièce dans laquelle je demeurais seule hier et demeurerai seule demain. Mais le pire peut-être est de savoir que tu es tout près et que tu ne viendras pas. J'admets avoir été naïve de croire promesses et belles paroles pour finalement être déçue. Oui, même toi tu m'as déçu. Fatiguée de mener, fatiguée de faire face seule à l'adversité, je ne demandais pourtant pas grand chose. Je voulais enfin être celle à qui l'on tient la main plutôt que celle qui tient. Celle qui compte d'abord plutôt que le deuxième choix. Est-il

Two years ago.

dimanche 31 mai 2015 à 18h09
Ne doute plus. Si elle a envahi tes pensées, ne doute plus. Si loin d'elle tout te paraît triste et gris, ne doute plus. Cours vers elle les bras tendus, le coeur joyeux et débordant d'amour. Dit-lui que tu l'aimes, dit-le lui jusqu'à-ce qu'elle chancelle de bonheur. Serre-la contre toi, écoute-la se confier. Sèche ses larmes et protège-la. Oui, protège-la. Dans la brume naissante, je cours. Les heures, les jours, les années s'écoulent, je cours. Je fuis. Je fuis les ombres, le passé, le silence. Je m'assoie. L'homme derrière le bureau réajuste ses lunettes. - Pensez à un

A une étoile.

vendredi 31 octobre 2014 à 01h10
Aimer n'est jamais simple, mais la perte d'un être cher est une déchirure. Un manque, une plaie béante au cœur. Et parfois, même longtemps après, on continue à s'accrocher à cette parcelle de vie qui nous faisait nous sentir meilleur et illuminait notre vie. Mais être hanté par un souvenir n'est-ce pas plus terrible encore que la mort elle-même ? Se raccrocher au passé est inutile car l'on ne peut vivre de ce qui est mort. Il faut aller de l'avant, toujours. Avec ce même désir d'avancer. Doit-on pour autant renier le passé ? Bien sûr que non, ce serait de plus impossible. Il

Regarde-moi.

mercredi 26 février 2014 à 19h56
Un bruissement léger, presque imperceptible, qui dans le silence, résonnait avec force. Je fermais les yeux, les ombres dansaient devant mes paupières. Comme paralysée, je demeurais étendue, immobile. Le chaos de mes pensées complétait parfaitement mon apparente tranquillité. J’étais seule. Au loin des rires d’enfants faisaient écho à la chute vaporeuse de la neige. Des familles, heureuses. Et moi seule dans cette pièce, seule dans mon cœur. Une main crispée sur ma poitrine, je tentais vainement de me préserver de la douleur du temps qui passe. Du temps qui tue. Je

Esquisse d'une agonie.

mardi 27 août 2013 à 00h14
Il est là. Il s’approche. Il n’est plus qu’une ombre, l’homme au masque qui rit. Il tourne dans un sens, dans l’autre. Puis il s’arrête, décidé. Il s’avance, se penche. Petite taille. Petite fille. Il tend la main, effleure les cheveux. Comme ils sentaient bons. Ses lèvres bougent mais il n’y a pas de son. Le bruit du monde s’est éteint. Ne reste que le cœur et ses battements, fébrile espoir auquel s’accrocher. Se raccrocher. Avant de sombrer. Les lèvres glissent dans le cou, s’attardent çà et là. Mais tout est très rapide. Il faut faire vite. Ne pas être

Méandres de l'âme.

jeudi 8 août 2013 à 01h19
Il tourne et lentement se pose, le temps d’un aller-retour ; le temps a tout pris des dérives et des jours. Mon cœur solitaire chevauchait dans le vent, mon âme perdue n’avait ni port ni attache. - Voilà où j’en suis, me disais-je, à errer dans un couloir sombre où la morsure du passé s’abat sur mon présent, où les chants des cantiques ne sont que des pleurs, où mon âme se meurt et mon corps agonise. Il n’y avait ni soleil ni étoiles, ni douceur ni chaleur. Il suffisait d’un pas pour trébucher, de deux pas pour s’écrouler. Et les plaintes incessantes de mes bras

Joy after sadness.

mercredi 3 juillet 2013 à 22h55
J'ai été sauvée par un ange que j'ai abandonné. Moi que je hais. Toi que j'aimais. J'ai cru mentir en affirmant t'aimer mais je mentais dans mon mensonge présupposé. La vie est ainsi faite, chemin douloureux, sinueux, tortueux. Je me suis trompée mais je n'ai pas menti. Pas une minute, pas la moindre seconde. Aujourd'hui je fuis encore en prétextant affronter la réalité. Je m'agace mais je commence à comprendre. A me comprendre. Il était temps. J'ai peur de l'abandon bien plus que du noir. J'ai peur de la laideur et de l'oubli. Mais j'ai aussi peur de vaincre, comme si fendre

Nothingness.

jeudi 13 juin 2013 à 23h53
Pleurer, oui. Pleurer quand les choses ne sont pas conformes à nos désirs. Pleurer quand nous ne sommes nous-même pas ce que nous désirons. Pleurer au cœur de la nuit, quand les espoirs se fondent dans la brume. La haine m’a rendue laide. Le temps m’a rendue vieille. Mes jambes ne me portent plus et je me traîne par-delà un monde qui me pousse vers l’abysse. Je ne suis, voyez-vous, que l’ombre pâle de l’enfant triste dont les traits se sont figés, fissurant l’espace vide alentour. Et ce cœur trop plein dont je ne peux me défaire. Il est lourd, il fait mal. Tellement mal.

Éclats d'âme.

lundi 27 mai 2013 à 23h17
Tu me manques, oui. Chaque fois que je me lève et que je prends conscience de la réalité. Mon rêve se brise, mon cœur est vide. Je voudrais hurler et me cacher mais c’est le silence qui m’accueille. J’en viens presque à préférer ces cauchemars où tu m’apparais plutôt que cette parodie d’amour à demi gâché. La faute me revient, les sanglots m’étreignent chaque soir, chaque maudit soir avant de m’endormir. Le soleil se lève toujours de la même façon mais il ne brille plus du même éclat. Le temps se joue de moi, me rappelant à chaque instant combien il est dur

On the road.

vendredi 24 mai 2013 à 22h11
Et je finis par me rendre compte que tout ce dont j'avais besoin était cette illusion d'amour. Peut m'importait que les sentiments soient vrais ou faux du moment qu'ils étaient assez convainquant pour que j'y crois. C'était ce que je me disais lors de mes longues nuits d'insomnies pendant que la lune éclairait mon visage défait par les larmes. Le vent frais dans mes cheveux, ma peau frissonnante et mes pieds nus me donnaient cette impression grisante d'appartenance à un tout complexe et merveilleux. En somme je n'avais besoin de rien d'autre que mon stylo, du papier et la violence de

Take care of your heart.

dimanche 7 avril 2013 à 19h23
Je pleurais dans le noir loin des regards inquisiteurs. Je me demandais, au fur et à mesure que passaient les minutes, si quelqu'un allait finir par remarquer mon absence. Mais le monde restait sourd à l'agonie déchirante qui s'était emparée de moi. Plus je suppliais, plus les mots mourraient sur mes lèvres. Le miroir me renvoyait l'image saisissante d'une beauté flétrie avant même d'avoir pu éclore. Voilà, avait-il dit. Rien n'existe à l'infini, tout finit par se briser. Et toi, insignifiante et oubliée, salie et prostrée, tu demeures au milieu d'un monde qui te hait,

Confessions de Dolly.

samedi 30 mars 2013 à 23h53
Je pensais que je n’aimerais jamais plus. Si je souris si souvent c’est parce qu’au fond je suis triste. Alors quand les autres sont heureux autour de moi, ça me donne envie de l’être aussi. Je ne suis peut-être pas très optimiste et je n’ai pas une grande estime pour ma personne mais je suis quelqu’un qui a une entière confiance en la vie. J’ai souvent été déçue, trahie ou abandonnée et pour cela je me méfie des sentiments et j’ai très peur de m’engager. Aussi je suis souvent incomprise et je dois certainement finir par blesser mon entourage sans le vouloir. Je

"J" for Joy.

lundi 25 février 2013 à 00h26
Une minute. Puis deux. Puis trois. Et soudain tout s’écroule et se meurt. Tout ment en ton absence. La vie me laisse un goût amer sur les lèvres, celui d’un passé qui me torture. Plus je me sermonne, plus je plonge dans cet abîme qui m’emprisonne. Je me suis toujours revendiquée solitaire mais la vérité est que la solitude m’insupporte. Ton regard pur m’a sauvé et je bénirai chaque jour futur ce cadeau du ciel. Tu es entré dans ma vie comme se lève le soleil, avec douceur et patience. Ton sourire m’a inondé de sa chaleur et ce regard tendre que tu poses toujours sur

Je t'assassine.

samedi 26 janvier 2013 à 19h23
L’homme pleure. Ses larmes ont un goût de souvenir. Doux-amer. Dans la pénombre de sa chambre noire, il se souvient. Elle était belle, l’insolente. D’une beauté incandescente et inconsciente. Apparue dans sa vie un matin d’automne. Disparue un soir d’été. Elle était libre et enchaînée, heureuse et malheureuse. Elle était ce genre de personne toujours gaie, aux yeux pétillants et au sourire ravageur. Combien l’avaient aimé avant lui ? Il préférait ne pas y songer. Du moment qu’il trouvait le moyen, le courage d’être le seul susceptible de compter. Mais elle