Le mouroir de Dolly.

Réflexion.

dimanche 12 août 2012 à 20h51

Les pauvres, pauvres, pauvres hommes… Ils passent leur vie à courir, encore et encore… Ils courent vers leur destin tragique, vers leur perte, pour l’étreindre pleinement et disparaître avec elle. Ô hommes inconscients et orgueilleux ! Puissiez-vous réaliser que vos vanités ne mènent qu’à votre déchéance ! Vous naissez libres et mourrez enchaînés. Vous ne vous voyez que dans l’avenir et en oubliez de vivre. Tristes hommes ! Autrefois rêveurs vous voilà fougueux ! Vous plongez tête baissée dans l’océan tumultueux du destin en vous pensant victorieux et vous n’en ressortez jamais. La machine se referme sur vous et vous voilà pris au piège, dans ce piège où vous vous êtes pourtant vous-même précipités. Triste vie, triste mort, tristes hommes. Et à présent que dire ? Je n’en peux plus, Anubis… J’ai de la colère et de la tendresse pour ces pauvres petits êtres qui ne sont clairvoyants qu’une fois aveugles et qui ne connaissent le bonheur qu’après la souffrance. Je suis lasse de ces tribulations tragiques et de cette issue malheureuse. Entre le moment où ils se réveillent en chantant au moment où ils se retrouvent agonisants ils se débattent, ils courent, ils fuient ! Puis ils pleurent, ils crient et ils se meurent. Oh Anubis, quelle tristesse ! J’étouffe. Puisque tout est tracé et qu’il n’y a plus d’issue possible, allons nous-en. Quittons la terre.