Le mouroir de Dolly.

A une étoile.

vendredi 31 octobre 2014 à 00h10

Aimer n’est jamais simple, mais la perte d’un être cher est une déchirure. Un manque, une plaie béante au cœur. Et parfois, même longtemps après, on continue à s’accrocher à cette parcelle de vie qui nous faisait nous sentir meilleur et illuminait notre vie. Mais être hanté par un souvenir n’est-ce pas plus terrible encore que la mort elle-même ? Se raccrocher au passé est inutile car l’on ne peut vivre de ce qui est mort. Il faut aller de l’avant, toujours. Avec ce même désir d’avancer. Doit-on pour autant renier le passé ? Bien sûr que non, ce serait de plus impossible. Il faut le garder précieusement sous le coude, comme le point de départ, la consolation dans les moments de tristesse et la rage de vaincre dans la faiblesse. Mais regarder toujours vers l’arrière c’est comme regarder perpétuellement un miroir qui nous donne à voir les choses comme nous aimerions qu’elles soient, et non comme elles sont réellement. C’est vicieux, ça nous mange de l’intérieur mais jamais ça n’apporte le bonheur. La vie est ainsi faite de pertes, de choix douloureux, de serments brisés, de mots oubliés. Mais la souffrance n’est-elle pas la condition ultime du bonheur ? Car il n’y a pas de vie heureuse, seulement des moments heureux, comme il n’y a pas de malheur perpétuel et continu. Ce qui a compté comptera toujours. Chaque épreuve traversée, chaque étape franchie, sont autant de piliers pour l’avenir. Il ne faut pas craindre les larmes car elles sont le ciment de l’âme. Laissons-les couler et forger ce que nous serons, nous rendre plus fort, plus alerte. Le vent peut bien souffler et balayer notre vie du jour au lendemain sans crier gare et ce ne sont plus des larmes qui restent alors, ni même des souvenirs. Mais le vide. Ce vide béant qui absorbe l’âme, le corps et ne laisse plus rien. Le moi triste peut toujours se relever pour des lendemains qui chantent. Mais le moi perdu dans le néant, le moi détruit, le moi disparu, envolé, que lui reste-t-il du bonheur ? Parfois il faut savoir donner pour recevoir. Parfois il faut savoir perdre pour gagner. Parfois des gens passent dans notre vie et créent des choses qu’ils détruiront plus tard. Ces gens-là nous font grandir, remercions-les pour cela. Quant aux autres, ceux qui resteront pour toujours, nous les rencontrons au fur et à mesure que nous avançons dans la vie. Nous ne pouvons pas les manquer ni même les perdre. Mais nous ne pouvons les connaître qu’en vivant, en riant, en étant nous-même et surtout, en regardant toujours vers l’avenir. Toujours devant.

N’oublie pas de vivre.