Le mouroir de Dolly.

Comtesse d'une ville nouvelle

jeudi 22 octobre 2015 à 19h22

Un soupir plus qu’un rire et davantage je plonge dans cet univers qui est le mien. Si l’enfer est réellement une impasse aux portes closes que l’on m’y emporte pour toujours et que je n’en revienne jamais. Triste goût pour l’obscur qui n’est pas réellement malheureux. Peut-être m’était-il trop dur d’apprendre à vivre ou ne savais-je pas assez combien il était dur de sombrer. Vous a-t-on déjà offert ce cœur immaculé trop pur pour vos mains noires ? Des miennes coulaient les plaies béantes et affreuses d’un monde en perdition et quelle merveille cela pouvait être ! La délectation ultime aux portes de l’affreux et du grotesque. La décadence ne me sied-t-elle si bien qu’elle transforme mes lèvres en épines d’où sortent les épanchements les plus laids et les plus exquis. Mon cœur est enfermé dans une petite boite en bois d’if qui menace à tout instant de s’embraser. J’ai prévu de l’ensevelir sous la majesté d’un camphrier, cet arbre en tout point mon ami bienveillant et majestueux. Chaque fois qu’il m’arrive de rire, je pleure du plus profond de mon âme sur ce moi à demi gâché par un corps en lambeaux. L’enfance aux terribles échos qui résonnent ressort par tous les pores de ma peau comme le secret trop longtemps conservé et que l’on ne parvient plus à dissimuler.