Tu me manques, oui. Chaque fois que je me lève et que je prends conscience de la réalité. Mon rêve se brise, mon cœur est vide. Je voudrais hurler et me cacher mais c’est le silence qui m’accueille. J’en viens presque à préférer ces cauchemars où tu m’apparais plutôt que cette parodie d’amour à demi gâché. La faute me revient, les sanglots m’étreignent chaque soir, chaque maudit soir avant de m’endormir. Le soleil se lève toujours de la même façon mais il ne brille plus du même éclat. Le temps se joue de moi, me rappelant à chaque instant combien il est dur d’exister à moitié. Je passe devant le miroir et c’est le reflet de ton sourire qui m’apparaît. Tout est froid, morne et triste dans mon regard. Mon image m’insupporte et me reviennent en mémoire ces jours où je lacérais ma chair et mutilais mon visage avec le maigre espoir de disparaître. Et tu n’es plus là. Mon sourire s’est figé le temps d’un soupir, son ombre ne signifie plus rien. Il déborde de souvenirs comme mon cœur déborde de sanglots. Ma tristesse s’est fondue dans mon rire. Voilà pourquoi il pleure encore. Toujours. Sans cesse.
Maintenant je sais papa. Je sais que tout meurt en l’absence d’amour.